Lors d’une
visite dans l’atelier de Lasvit à Prague, en pleine forêt, l’omniprésence du
bois dans l’art du verre s’est imposée comme une évidence. Par le passé, il
nourrissait les fours, façonnait les outils… il est la matière première
invisible mais essentielle du processus.
Sur le sol de
l’atelier, une brindille. Dans un geste instinctif, Patrick la ramasse et
déchire une feuille de papier qu’il pose sur la brindille. Et si cette simple
branche devenait un luminaire ?
Les premiers essais ont rapidement suivi. Nous avons laissé le verre en fusion se répandre librement sur un tronc d’arbre, sous l’effet de la gravité. Pas de moule traditionnel : l’arbre lui-même a sculpté la matière. Chaque détail du bois – son grain, sa rugosité, ses irrégularités – a été capturé par le verre, révélant une profondeur organique, presque vivante.
Ce processus a donné naissance à un jeu de lumière d’une richesse inédite, sublimé par la densité du verre, bien plus nuancée qu’avec un procédé industriel. En contrepoint, un fin tube de borosilicate abrite la technologie, tandis que la pièce en verre soufflé flotte au-dessus. L’équilibre entre ces deux matériaux – l’un brut et massif, l’autre aérien et précis – confère à l’ensemble une présence sculpturale saisissante.
